Laurent de Wilde est né à Washington en 1960. Elevé en France à partir de1964, il intègre l’Ecole Normale Supérieure en 1981, section philosophie.
En 1983, àl’occasion d’une bourse d’études musicales, il se rend à New York au Brooklyn campusde la Long Island University. A l’expiration de sa bourse six mois plus tard, il décide des’installer définitivement à New York. Avec les encouragements et les conseils de sesaînés, il se produit en ville et rejoint le groupe régulier du trompettiste EddieHenderson.
En 1987, il enregistre le premier d’une série de quatre disques pour Ida Records : « OffThe Boat », avec les mêmes Eddie Henderson et Ralph Moore, agrémentés à la bassepar Ira Coleman et Billy Hart à la batterie. En 1989, paraît « Odd And Blue » avecColeman et Jack De Johnette (drums). En 1990, c’est « Colors of Manhattan », avecColeman, Henderson et lebatteur Lewis Nash. Il rentre alors à Paris pour s’y installer,mais retourne en 1992 à New York pour y enregistrer un album en trio, « OpenChanges », avec Coleman et Billy Drummond (drums). Le succès de ce disque luivaudra en 1993 le prix Django Reinhart, récompensant le meilleur musicien de l’année.Il partage alors son temps à Paris entre sa carrière de leader et l’accompagnementd’artistes comme Barney Wilen, Aldo Romano ou André Ceccarelli.
En 1995, il enregistre avec Sony Jazz « The Back Burner ». C’est en 1996 que paraîtun livre sur lequel Laurent travaillait depuis longtemps, une biographie d’un despianistes les plus célèbres et controversés de l’histoire du jazz : « Monk », aux éditionsL’Arpenteur/Gallimard, 1997, ISBN 2070403149. L’ouvrage rencontre un succès immédiat, et rejoint en octobre 97 le catalogue permanent de la collection Folio. Il recueille également en 96 le prix Charles Delaunay du meilleur livre sur le jazz ainsi que le prix Pelléas, et a été traduit etpublié à New York, Londres, Tokyo Barcelone et Milan.
En 1997, Laurent sort son album en trio-quartet, « Spoon-a-Rhythm », qui luivaudra d’être récompensé aux Victoires de la Musique 1998 comme nouvel artiste jazzde l’année. Ce trio tournera intensément en Europe, aux Etats-Unis et au Japonpendant plus de deux ans. C’est à la suite de cet album que Laurent décide des’intéresser à la révolution électronique qui selon lui redéfinit radicalement le jazzcontemporain. Parallèlement à sa participation au groupe d’Ernest Ranglin, véritablepère fondateur du reggae Jamaïcain, il multiplie les rencontres avec des universmusicaux aussi variés que Samia, Cosmik Connection ou Roudoudou.Il en résulte un album en rupture avec les formations acoustiques précédemmentenregistrées et qui revendique un jazz en mutation : « Time For Change » (WarnerJazz, 2000).
Automne 2004 le retrouve au travail avec une nouvelle formation, Organics, aveclaquelle il enregistre un disque paru en octobre chez Nocturne. Ce groupe, composé deGael Horellou au sax et machines, Philippe Bussonnet à la basse et Yoann Serra à labatterie, élargit sans concessions les règles et les sonorités de ce genre en constanteévolution. Cette année aura ausssi vu la sortie des collaborations de Laurent avec AndréCeccarelli (Dreyfus), Eddie Henderson (Marge) et Rick Margitza (Nocturne).
En fevrier 2006, Laurent décide de se tourner à nouveau vers le trio acoustique, etinvite Laurent Robin (batterie) et Darryl Hall (basse) à faire le point sur ces annéesélectroniques . Il en résulte un album riche et rythmé, The Present (Nocturne), dontce trio joue encore le répertoire pour un public toujours enthousiaste. Au printemps,Laurent rencontre un artiste de rap dont l’album va bientôt sortir et qui cherche unpianiste avec qui monter le projet sur scène. Séduit par la qualité du projet, Laurentaccepte et c’est le début de l’aventure d’Abd Al Malik qui obtiendra en six mois le prixConstantin, les Victoires de la Musique, un double disque d’or et se produira sur plusde 140 scènes dans le monde.Entre deux tournées, de Wilde profite de ce répit pour confronter les deux mondes qu’ilparcourt depuis vingt ans, et enregistre la rencontre d’un piano acoustique et d’unordinateur. Sous forme d’un duo avec la participation d’Otisto 23, Laurent produit dessons issus de son piano, avec ou sans clavier, qu’Otisto enregistre à la volée pour lesmettre en boucle, les traiter et construire la musique en avançant au gré despropositions du piano ou de l’ordinateur.
L’album, paru chez Nocturne en septembre 2007, s’appelle PC Pieces et se présente sous forme d’un petit livre dans lequel Laurent raconte le long chemin aboutissant à ce disque. A l’intérieur, un dual disc propose la musique sur une face et de la vidéo sur l’autre : des clips synchrones à lamusique et une captation de concert ou le duo exécute le répertoire de l’album.