Otis Redding (9 septembre 1941 - 10 décembre 1967) est l’un des chanteurs de soul américain les plus importants. Mort à 26 ans dans un accident d’avion, il laissa derrière lui une œuvre de quelques années, extrêmement dense. Né dans la ville de Dawson, Géorgie, il a passé toute son enfance à Macon (Géorgie) dont il deviendra plus tard le maire d’honneur. Son père cumulait un temps partiel de prêtre et gagnait sa vie sur la base de l'armée de l'air. Comme beaucoup de chanteurs Noirs-Américains, l’influence religieuse de sa famille fut prédominante dans ses chansons.Très vite le petit Otis doit quitter l’école pour subvenir aux besoins de la famille. Entre autres petits boulots, pour six dollars la matinée il est batteur pour les groupes de gospel du dimanche matin.Otis grandit, reste longtemps à Macon évoluant entre sa vie familiale, capitale, auprès de sa femme Zelma. Sa rencontre avec Johnny Jenkins est une étape importante. Ce guitariste blanc survolté qui jouait la guitare à l’envers lui propose de rejoindre son groupe, les Pinetoppers. À ce moment Otis n’est encore qu’un membre parmi d’autres et Jenkins la star de la scène rhythm and blues locale.Mais son association avec Jenkins permet à Otis de rencontrer l’agent de celui-ci : Phil Walden. Otis convainc la maison de disques grâce à « These Arms of Mine », ballade soul qui permet au chanteur noir d’exprimer le trémolo de sa voix, avec excès et succès. Ce sont ces ballades qui assurèrent les succès d’Otis dans un premier temps (« That’s what my heart needs », « Pain in my heart », jusqu’au langoureux « I’ve been loving you »…)Alors que les titres plus durs et plus rythmés, les cuivres jouant toujours un rôle fondamental, connaissent un succès moindre.Avec « Mr Pitiful », les choses changent pour le chanteur. Le titre lui permet de rentrer dans le top ten des chansons rhythm and blues. Selon la légende, Otis surnommé Mr Pitiful à cause de sa voix mélancolique aurait crée cette chanson en quelques minutes avec l’aide de son arrangeur Steve Cropper.En 1965 l’album « Otis Blue » sort. L’album le plus complet de la carrière du chanteur comprenant notamment « Respect » (qui devint un succès fulgurant d'Aretha Franklin), « I’ve been loving you », « Ole Man Trouble », et de nombreuses reprises comme « Satisfaction » (des Rolling Stones) à la genèse controversée, « Shake » (de Sam Cooke), « My girl » (Smokey Robinson), « Down in the Valley » (Solomon Burke).Il ne reste plus que quelques annés à vivre à Otis. Avec « Try a little tenderness », Otis arrive au comble de la maîtrise de son art. Une chanson qui commence comme une ballade et se termine dans la furie des grands cuivres et des grosses caisses. Le chanteur soul a unifié sous un même titre ses deux genres familiers, la ballade et soul virevoltée.