A l'atelier #7 : avec la peintre Claire Chesnier

Naissent des reflets, des paysages, des aubes vermeilles, des sous-bois vert d’eau, des frémissements opaques. Devant les encres de Claire Chesnier, le regard se trouble, émotif, curieux. Tout se dilue et s’abandonne dans ces bains abstraits de nuances colorées. Subtil, le vert vire au bleu qui lui-même accroche le boisé ou le gris vaporeux. Quelque part, à la frange d’une lisière floue, le blanc rosé perce d’une lumière émaillée bientôt caressée par un nuage plus foncé. Les aurores de Claire peuvent aussi bien être des crépuscules. Un début ou une fin, une joie dorée ou une mélancolie ternie. Par-delà la peinture, la liquidité des sentiments affleure. En infimes coulures et en retenue improvisée. Sa technique, d’encre coulée, diluée, sur du papier, fait éclore des étendues à la beauté silencieuse. Songe profond, imbibé, aussi profond qu’ "une goutte d’eau puissante suffit pour créer un monde et pour dissoudre la nuit" comme a pu l’écrire Gaston Bachelard. Devant ses œuvres, je marche avec Claire Chesnier dans l’espace d’exposition de l’Ahah Cité Griset qui accueille son exposition personnelle intitulée "Par espacements et par apparitions" encore visible jusqu’au 18 décembre. Je marche à ses côtés, elle me parle de ses peintures, leur rapport à l’écriture, aux vibrations de l’air et des couleurs, aux évocations du sensible, à la suggestion du toucher. Et plus on avance, plus on s’enfonce, on se fond, ensemble dans ses horizons.

 
A voir : "Par espacements et par apparitions" jusqu’au 18 décembre à l’Ahah, Cité Griset à Paris. Prochainement, du 6 janvier au 13 mars 2022, Claire Chesnier sera exposée à la Galerie ETC à Paris dans une exposition où elle invite à ses côtés le peintre Denis Laget. 

Pour en savoir plus : https://clairechesnier.com/