Jazz à Junas fête ses 30 ans !

09 août 2023 à 21h49 - 1039 vues
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JAZZ INTERVIEW mardi et vendredi à 14h. Cette semaine, Julie Chaizemartin, Serge Mariani ou Fred Blanc rencontrent des personnalités du monde du jazz. Julie s'est rendu au festival Jazz à Junas qui s'est tenu du 18 au 22 juillet à l'occasion des 30 ans du festival.

Du 18 au 22 juillet, Jazz à Junas a fêté ses 30 ans cette année sous les pins et au son des cigales. Ce village du Gard, niché entre Nîmes et Montpellier vit au rythme du jazz puisque même ses rues ont été renommées avec le nom de musiciennes et musiciens de jazz qui sont passés sur la scène en plein air du festival. Dans un site extraordinaire, la musique y résonne et illumine les carrières dites « Du Bon Temps » qui ont comme un air de ruines antiques. La poésie opère. Soirées magiques donc, son et lumière, pour cette édition un peu particulière qui a aussi mis en avant l’armée de bénévoles qui œuvrent chaque année à la réussite de l’événement. Le premier soir, le public a pu s’évader au son raffiné de la trompette de Paolo Fresu qui présentait « Ferlinghetti », son dernier projet en quartet. Le deuxième soir, place aux femmes avec la batteuse Anne Pacéo et la chanteuse Sandra Nkaké qui présentait son nouvel album « Scars ». Le jeudi, c’est l’accordéon revisité qui nous a épaté, d’abord, avec le trio du jeune Noé Clerc, accompagné par Clément Daldosso à la contrebasse et Elie-Martin Charrière à la batterie. Lauréat du concours Jazz Migration, Noé Clerc se produisait sur la scène des talents émergents, à 18h, en entrée libre sur la place du village, et nous l’y avons rencontré juste après son concert.

Marc Duponcel-Noe╠üClerc (2) copie.jpeg (3.07 MB)Crédit photo : Marc Duponcel

Si Vincent Peirani est l’un des parrain du jeune Noé, il se produisait justement le même jour, pour le concert de clôture, après le jazz traditionnel du batteur Daniel Humair. Sur ce dernier, référence incontournable de la scène jazz française, notons qu’il connaît bien Junas puisqu’il est l’auteur des vitraux qui ornent le temple du village. Musicien de jazz et artiste peintre donc aussi. Après ses standards fougueux, l’accordéon de Vincent Peirani nous a subjugué, accompagné à merveille par Ziv Ravitz à la batterie et Federico Casagrande à la guitare. Un moment rare de jazz s’envolant en fusion dans des rythmes cinétiques et électro d’une rare poésie. 

Le vendredi soir était scandinave, avec le contrebassiste suédois Lars Danielsson et son projet "Liberetto". Magnifique, le piano de Grégory Privat s’élevait en maître incontesté de la scène et la batterie de Magnus Oström livrait un extraordinaire solo. A sa suite, le jazz électro du trompettiste norvégien Nils Petter Molvaer revenait à Junas après s’y être produit 25 ans plus tôt. Moment de tension et de grâce pour cette trompette lancinante dans le meilleur sens du terme. Un véritable évènement puisqu’il s’agissait d’un hommage à l’histoire du festival, qui se tissait aussi ce même jour sur la scène des talents émergents avec le groupe du jeune contrebassiste Basile Rahola, natif du village.

Enfin, la dernière soirée, éclatante elle aussi, avec "Le Sacre du Tympan" de Fred Pallem dont la musique symphonique nous a emmené rêver vers les étoiles et les satellites d’Elon Musk, réécouter un des premiers morceaux de musique électronique française ou encore se prélasser au son d’une balade sensuelle.

En clôture de ses 30 ans de Festival, le violoniste Théo Ceccaldi a surpris avec son nouveau projet "Kutu", qui rend hommage au chant éthiopien et trace le sillon d’une musique plus accessible et populaire, très "festival" en un mot, par rapport à celle, plus sophistiquée à laquelle il nous avait habitué. Le public de Junas, en transe, comme les musiciens sautant sur la scène, en a donc profité pour danser !

Crédit photo : DR - Jazz à Junas

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